Différentes façons de se faire du mal
Il y a trois sortes….psychotique, physique ou typique.
Psychotique
Ce
genre d'automutilation comprend l'ablation ou la mutilation de
certaines parties du corps, comme les yeux, les membres et les organes
génitaux. Ces actes sont généralement provoqués par des hallucinations
visuelles ou auditives. Cest une automutilation très grave et
facilement reconnaissable.
Physique
L'automutilation
physique vient en général de problèmes autistiques, d'incapacité de
développement et d'autres problèmes d'ordre psychologique. Cette forme
d'automutilation est toujours provoquée par des problèmes physiques ou
chimiques du corps. Elle inclut se taper la tête ou se mordre les
lèvres.
Typique
Elle
est provoquée par des raisons émotives ou psychologiques, d'ordre non
psychotique (entendre des voix, voir des choses qui n'existent pas,
illusions) ni d'ordre physique. La plupart des cas d'automutilation
sont typiques. Ce genre d'automutilation aide à se sentir mieux et à
faire face à sa vie.
Les différentes facons dont les gens se font mal sont les suivantes :
Se couper
C'est
la façon la plus courante. Faite en général avec un couteau, un rasoir
, un morceau de verre ou un objet tranchant. La plupart des coupures
sont faites sur les bras, les jambes, les poignets ou la poitrine, mais
certains se coupent sur d'autres parties du corps, ventre, visage, cou,
seins et organes génitaux. Se couper aux bras ou aux poignets est le
plus courant car les excuses sont plus plausibles (par exemple, on peut
dire qu'on s'est blessé en faisant la cuisine).
Se bruler
Aussi
une facon courante de se faire mal. Faite en général avec une
cigarette, un briquet, des allumettes, les plaques de la cuisinière,
des objets chauffés (fers ou récipients chauds) ou des objets brûlants.
Parfois, on utilise des liquides inflammables, tels essence, propane,
alcool ou essence àbriquets. Comme la coupure, la brulure est souvent
faite sur les bras, les jambes, les poignets ou la poitrine.
Interférence avec le soin d'une blessure
Souvent
on interfère inconsciemment avec le soin d'une blessure, mais c'est
considéré comme automutilation quand cette interférence est faite
délibérement. Ca peut inclure, retirer des points avant terme, mettre
des aiguilles dans la blessure, ou faire d'autres choses qui empêchent
la guérison.
Se taper
Se
taper avec les poings est une autre facon de se faire mal. Généralement
on se tape sur la tête ou les cuisses. Bien que ça n'est pas l'air
aussi sérieux que se couper ou se brûler, c'est fait pour les mêmes
raisons et dans le même but.
Se ronger les ongles
Beaucoup
de personnes se rongent les ongles, mais quand c'est fait dans le but
de se faire mal, c'est fait de facon plus intense et plus fréquente. Ca
peut aller jusqu'à endommager les ongles et des cuticules. Certains se
rongent les ongles à sang.
Se gratter
Chose
fréquente parmi la plupart des gens, se gratter peut également devenir
une facon de se faire mal. Ceux qui le font dans ce but, le font de
facon plus intense, plus fréquente et plus continue. Les parties de la
peau deviennent à vif et peuvent saigner. Souvent fait avec les ongles,
il arrive qu'on utilise également un objet tranchant ou semi tranchant,
genre couteau, peigne ou crayon. C'est parfois fait inconsciemment.
S'arracher les cheveux
Trichotillomania…l'arrachage
excessif et fréquent des ses cheveux résultant dans une perte
conséquente des cheveux" est la seule forme d'automutilation reconnue
comme un problème psycholoqique par le "diagnostic and statistical
manual of mental disorders". Les cheveux ou les poils sont arrachés du
scalp, des sourcils, de la barbe, mais peuvent également être arrachés
de n'importe quelle partie du corps. Les endroits dénudés sont
généralement cachés par un chapeau, un pansement ou des lunettes de
soleil.
Se casser les os
C'est
une facon plus rare de se faire mal, mais c'est aussi très sérieux et
très grave. On se casse les os en général avec un marteau, une brique
ou un objet lourd. Parfois, les gens se jettent contre des murs ou des
portes.
Autres facons
Il y a d'autres facons de se faire mal mais nous avons parlé ici des plus courantes.
Qui s'automutile?
Sexe
Les
hommes et les femmes sont tous deux concernés par l’automutilation. Le
plus souvent, ce souvent les femmes que l’on rencontre en thérapie ou
bien en hopitaux psychiatriques, alors que l’on voit beaucoup d’hommes
qui s’automutilent en prison.
Age
L’automutilation
commence souvent à l’adolescence, pour devenir très présente pendant la
vingtaine et disparaître à la trentaine.
Abus de substances
On
trouve souvent chez les personnes qui s’automutilent un passé d’usage
de drogues et d’alcool. En effet, les drogues sont perçues comme
d’autres méthodes pour atténuer temporairement la souffrance morale.
Mais, les gens sont rarement sous l’influence de l’alcool ou de la
drogue lorsqu’ils se blessent.
Troubles alimentaires
Les
troubles alimentaires, comme la boulimie ou l’anorexie, sont assez
fréquents chez les personnes qui se blessent. Comme l’automutilation,
les troubles alimentaires ont souvent les mêmes effets psychologiques.
Parfois, l’automutilation et les troubles alimentaires ont lieu
simultanément.
Un passé d’abusé
La
plupart des personnes qui se blessent ont été victimes d’abus d’abus
physiques, sexuels ou psychologiques. Mais cela ne signifie pas que
toutes les personnes qui s’automutilent ont été abusées, ou bien que
chaque personne abusée développera un comportement d’automutilation.
Prise en charge thérapeutique
Beaucoup
de personnes qui s’automutilent tentent une thérapie pour connaître les
raisons de leurs comportements. Mais pour la plupart de ces personnes
les thérapies ne fonctionnent pas pour différentes raisons.
Tout
d’abord parce qu’il arrive encore que certains psychologues ignorent
l’automutilation par manque d’expérience, par ignorance, voir un
sentiment de dégout. Le sujet de l’automuilation est rarement abordé.
D’autre part, les professionnels de la santé mentale interrogent
rarement leur patient sur l’automutilation. Cela implique que c’est à
la personne qui se blesse de mentionner elle-même ce comportement. A
cause de la honte et de la culpabilité que ressentent les personnes
concernées, il est très rare qu’elle révèlent d’elle-mêmes qu’elles se
blessent.
Ensuite, les réactions et les stratégies des psy dans les
cas d’automutilation sont souvent désastreuses pour les personnes. Il
arrive qu’ils demandent à la personne d’arrêter de se blesser ou bien
les envoient en hôpital psychiatrique
Quels rapports existe t'il entre les émotions et l'automutilation?
De
manière assez similaire aux pensées, les émotions, pendant l'acte
d'automutilation, suivent également un modèle prévisible. Il est
certain que tout le monde ne ressent pas ces émotions, mais la plupart
en rencontre certaines. Vous pouvez ne pas être conscient de ce que
vous ressentez aux différentes étapes de votre acte.
Les émotions avant l'automutilation
Avant
de s'automutiler, la plupart des gens ressent de forts sentiments
négatifs qui sont irrésistibles et intolérables. Tandis que la source
de ces sentiments peut varier, les émotions suivent généralement
plusieurs catégories, cependant similaires : la colère et la
frustration, l'aliénation et la dépression.
Généralement, les gens
se sentent en colère et frustrés lorsqu'ils ne peuvent pas satisfaire
un désir, mais ces sentiments peuvent également venir d'un tas d'autres
situations. Donc, la frustration peut venir d'une incapacité à
satisfaire une grande variété de demandes et de souhaits. Les sources
de frustration sont trop nombreuses à énumérer et chaque acte
d'automutilation peut être relié à des sources différentes d'émotion.
La
colère est une émotion similaire à la frustration par certains cotés
mais vient généralement d'un sentiment d'hostilité. Contrairement à la
frustration, la colère est souvent causée par des interactions avec les
autres (parole, etc..) qui ne se sont pas déroulées comme prévu. Et
cette colère est souvent dirigée contre une seule personne. Ainsi, la
colère peut être une réponse à un traitement que vous jugez injuste de
la part des autres. La colère et la frustration peuvent parfois être
des sentiments très utiles mais ils peuvent aussi être destructeurs et
dangereux s'ils ne sont pas gérés correctement. Les sentiments ou les
émotions qui ne sont pas libérés ou modifiés peuvent avoir des cotés
négatifs. Il a été observé que l'hostilité peut avoir une influence
dans les crises cardiaques.
L'aliénation est la seconde émotion
qu'une personne ressent souvent avant de se faire mal. Le sentiment
d'aliénation, de solitude et d'isolement peut venir d'un grand nombre
d'événements (rejet, abandon, mauvais traitement, séparation, etc.).
Les sentiments de déconnexion sont très communs avant un acte
d'automutilation. Et parce l'automutilation est généralement pratiquée
dans l'isolement, ces sentiments d'isolement et de déconnexion
(séparation?) sont souvent augmentés. Il est difficile de ne pas se
sentir isolé ou déconnecté si vous vous êtes vous-même reclus.
Ainsi,
vous avez probablement remarqué qu'après vous être blessé, vous
continuez à vous isoler des autres. Vous pouvez pratiquer cet isolement
de manière physique (en restant à l'écart des autres personnes) ou bien
mentale (en cachant votre automutilation ou bien comment vous vous
sentez). Par conséquent, l'aliénation, la déconnexion et l'isolement
sont des sentiments qui surviennent souvent aussi bien après l'acte
d'automutilation, qu'avant.
La dépression est le troisième sentiment
qui précède souvent un acte d'automutilation. Les sentiments de
tristesse, de mal-être ou de mélancolie sont souvent présents avant
qu'une personne ne se fasse mal. Les gens ressentent la dépression de
plusieurs manières : un sentiment d'ennui ou bien de vide ou encore
d'insatisfaction de leur vie. Mais peut importe comment elles sont
ressenties, ces émotions produisent souvent des sensations d'inutilité
et de désespoir.
Ces trois sentiments de colère, d'aliénation, et de
dépression peuvent se combiner pour former un environnement émotionnel
idéal pour un acte d'automutilation. Si vous vous sentez frustré,
isolé, désespéré, vous pouvez penser à vous faire du mal pour échapper
à ces sentiments irrésistibles. Il y a aussi une grande tension qui est
issue de l'interaction de ces sentiments et qui peut vous conduire à
vous blesser davantage. Il est possible de modifier ou bien de diminuer
l'état de ces émotions, mais la plupart des personnes qui
s'automutilent ne savent pas comment faire sans se faire mal.
Les stades émotionnels pendant l'automutilation
Durant
l'acte d'automutilation, il peut être difficile d'identifier votre état
émotionnel. Comme cela a été dit précédemment, une des buts de
l'automutilation est de modifier ou bien masquer des sensations qui
sont irrésistibles. Parce que l'automutilation y parvient, la plupart
des gens sont incapables d'identifier leurs émotions durant le passage
à l'acte.
Beaucoup de personnes se dissocient également pendant
qu'elles se blessent. La dissociation peut être à la fois un état
émotionnel ou bien un état physique. Ainsi, pendant la dissociation,
votre niveau de conscience change, ce qui peut modifier ou bien
obscurcir votre mémoire et rendre vos sensations plus difficiles à
identifier. De plus, la libération d'endorphines (neurotransmetteurs
qui aident à bloquer la sensation de souffrance) qui survient en
réponse à l'automutilation masque également ces sentiments.
Les émotions après l'automutilation
Après
un acte d'automutilation, la plupart des personnes passent par deux
stades d'émotions. Le premier est un grand sentiment de soulagement. Le
fait de vous blesser a permis d'évacuer une grande quantité de la
tension que vous ressentiez. Ainsi, vous pouvez vous sentir calme et
heureux, ce qui est produit par la libération d'endorphines. Ces
sensations peuvent durer un petit moment. Grâce à cela, juste après
vous être blessé, vous pouvez vous sentir particulièrement bien. Ces
sensations agréables sont probablement une des raisons pour lesquelles
on devient dépendant à l'automutilation. Beaucoup de personnes
aimeraient se sentir de cette manière plus souvent. Mais la plupart ne
vont pas aussi loin que ceux qui s'automutilent. Le second état
émotionnel est celui dans lequel, la plupart des gens se sentent
coupables, éprouvent du regret et de la honte et retrouvent les
émotions qu'ils avaient avant de se blesser. Cela se produit souvent
après que la sensation de bien-être se soit estompée. Quand vous
atteignez ce stade, vous pouvez même vous sentir plus mal qu'avant
votre passage à l'acte. Vous pouvez même vous sentir si mal, que vous
souhaitez vous faire mal à nouveau. C'est précisément cet enchaînement
d'émotions qui conduit au schéma cyclique de l'automutilation.
Quels rapports existe t'il entre les pensées et l'automutilation?
Vous
pouvez ne pas être conscient de cela, mais la plupart du temps vos
pensées suivent un cycle lié au cheminement de l'automutilation.
Les pensées avant l'automutilation
Il
se passe beaucoup de choses dans vos pensées avant que vous ne vous
fassiez mal. Vous avez probablement conscience de certaines de ces
pensées comme : le moyen que vous allez utiliser, où vous allez le
faire ou bien même, de vous demander si finalement, vous allez vous
faire mal. Cependant, vous avez sûrement beaucoup d'autres pensées dont
vous n'êtes peut-être pas conscient. Ces pensées sont souvent les
premières sources de motivation pour vous faire mal. Par conséquent si
vous souhaitez modifier vos comportements vous devrez identifier et
comprendre vos pensées avant de vous mutiler.
Les pensées que vous pouvez avoir avant de vous faire mal :
- Je me déteste
- Je suis si laid
- Je déteste tout le monde
- Je veux que quelqu'un prenne soin de moi
- La vie est ennuyeuse
- Je suis stupide
Parfois,
vos pensées surviennent suite à des événements identifiables. Par
exemple, vous avez eu de mauvais résultats scolaires et vous pensez que
vous êtes un mauvais étudiant. Mais à d'autres moments, vos pensées ne
vont pas être aussi simples à identifier et seront plus compliquées.
Par exemple, vous pouvez penser que vous êtes stupide ou laid sans être
capable de dire ni où ni comment vous avez eu l'idée de ces pensées.
L'origine
de ces pensées est pour la plupart d'origine négative. Avant que vous
ne vous automutiliez, vous pensiez probablement à vous-même et au monde
de manière pessimiste. Ces pensées négatives sont celles qui engendrent
votre désir de vous faire du mal.
Certaines personnes utilisent
l'automutilation pour contrôler leurs pensées (et leurs émotions)
négatives. Lorsqu'il vous arrive d'avoir des pensées négatives et
destructrices, vous avez probablement envie que cela s'arrête.
L'automutilation est un acte sur lequel vous pouvez vous focaliser. Au
lieu de penser "je suis nul", vous pensez "je vais me faire mal". Et
une fois que vous commencez à vous concentrer sur le fait que vous
aller vous faire mal, vous mettez de coté les pensées à l'origine de
votre désir de vous automutiler. Bien que, l'automutilation soit une
méthode qui peut vous aider à contrôler vos pensées et à évacuer les
pensées négatives, il y a d'autres options.
Les pensées pendant l'automutilation
Comme
cela a été mentionné précédemment, beaucoup de personnes entrent en
dissociation avant de se faire mal. Dans cet état, elles peuvent se
sentir détachées d'elles-mêmes ou bien comme si elles flottaient, et
même comme si elles se regardaient elles-mêmes. Un des rôles de la
dissociation est de rendre le corps insensible à la douleur. Et c'est
pourquoi vous ne ressentez plus beaucoup de douleur lorsque vous vous
faites mal. La dissociation peut être utile en un sens et avoir des
effets négatifs dans l'autre. Cela peut vous rendre très difficile
d'être conscient de ce que vous pensez exactement lorsque vous passez à
l'acte. Mais c'est également à ce moment, que vos pensées sont les plus
irrationnelles et destructrices.
Les pensées que vous pouvez avoir juste avant de vous blesser ou bien pendant l'acte :
* J'ai besoin de me faire mal
* Juste encore une (coupure, brûlure, etc.) et cela ira
* C'est la seule manière pour que je me sente mieux.
Chacune de ces pensées est illogique, mais au moment où vous vous blessez elle semble véritablement avoir un sens.
Les pensées après l'automutilation
Après
s'être blessé, beaucoup de personnes disent qu'elles sont incapables de
rassembler leurs pensées. Pour beaucoup d'entre elles, le processus
physiologique associé à l'automutilation conduit leurs pensées à être
désorganisées et éparpillées. Mais, un petit moment après s'être
blessées, elles deviennent à nouveau conscientes de leurs pensées.
Leurs pensées à cet instant suivent en général trois thèmes principaux
: honte, culpabilité et soulagement.
* Je ne peux pas croire que je me suis fait ça (coupure, brûlure, etc.) à nouveau
* Je suis si stupide et faible pour me blesser moi-même.
* Je ne vais le dire à personne, ils ne comprendraient pas
* Lorsque je me fais mal, je me sens mieux.
Il
est difficile d'échapper à ces pensées de culpabilité et de honte, mais
elles sont négatives. Et ce sont probablement des pensées et des
sentiments négatifs qui font partie des raisons pour lesquelles vous
vous blessez. Le fait de vous laissez aller à ces pensées, risque de
vous conduire à vous blesser à nouveau. Vous devriez plutôt essayer
d'arrêter ou bien de penser à autre chose.
Est-ce que l'automutilation est impulsive?
La
question de l'impulsivité de votre automutilation est importante. Les
actes d'automutilation impulsifs sont les plus difficiles à contrôler.
D'un autre coté, les actes d'automutilation planifiés et prémédités
sont plus faciles à gérer et à contrôler. Il vous sera alors plus
facile de contrôler les comportements d'automutilation qui ne sont pas
impulsifs.
Le degré d'impulsivité lié à l'automutilation est en
général difficile à déterminer. Les chercheurs qui ont étudié ces
phénomènes, ont présenté des résultats contradictoires, trouvant que
l'automutilation était parfois liée à l'impulsivité et parfois non. Il
apparaît que l'automutilation et l'impulsivité ont une relation
complexe, variable et imprévisible.
Parfois cela peut dépendre de la
situation. Dans certaines situations vous pouvez ressentir l'urgence de
vous faire mal, mais vous vous trouvez dans une situation où cela ne
serait pas prudent de le faire. Dans ce cas, il se peut que vous
reportiez votre acte à plus tard. C'est donc planifié. Mais si vous
vous étiez automutilé au moment où vous en ressentiez le besoin, cela
aurait été considéré comme impulsif.
Le degré d'impulsivité dans
l'automutilation est également partiellement dépendant du type
d'automutilation. Certains types d'automutilation, comme se frapper,
s'arracher les cheveux, etc. ne nécessitent pas de préparation et
peuvent être effectués sans même attirer l'attention. Vous pouvez même
ne pas être conscient que vous vous faites du mal. Et parce que ces
types d'automutilation ne nécessitent pas de préparation, ils ont
tendance à être plus impulsifs que d'autres qui ont besoin de plus de
planification et de préméditation.
De plus, les rituels associés à
l'automutilation suggèrent que ce comportement requière plus de
préméditation que les chercheurs le pensaient à l'origine. Et vous
pouvez décider de ne pas vous faire mal si vous n'êtes pas dans le bon
environnement ou bien si vous n'avez pas les bons instruments. Ainsi,
vous pouvez projeter de vous faire mal plus tard.
Comme beaucoup de
mécanismes exutoires, l'automutilation apparaît quand une personne en a
besoin, et cela peut arriver sans que cela ne soit prévu. Si vous
ressentez le besoin de vous faire mal et que rien ne peut vous arrêter,
vous vous ferez probablement mal. Et parfois, vous pourrez vous trouver
dans une situation où il n'est pas prudent de le faire (école, travail,
etc.), mais être incapable de contrôler vos pulsions d'automutilation.
Parfois votre besoin d'évacuer cette tension est plus fort que votre
besoin de secret et d'intimité.
Comme vous le voyez, plusieurs
facteurs déterminent le rôle de l'impulsivité dans l'automutilation. Il
n'est donc pas étonnant d'entendre des résultats de recherche
contradictoires. Mais, on peut dire que l'impulsivité est fonction de
la personne et de la situation.
Que représentent les rituels dans l'automutilation?
L'automutilation
suit souvent une procédure rituelle. Une procédure rituelle est un
moyen de faire quelque chose, dans ce cas l'automutilation, qui suit un
certain schéma ou bien qui peut être considéré comme étant un
cérémonial.
L'automutilation peut être rituelle dans son environnement, ses instruments (rasoir, briquet, etc.), et/ou ses procédures.
Beaucoup
de personnes ne s'automutileront pas si elles ne peuvent pas effectuer
leur rituel et peuvent même organiser leur vie pour pouvoir le
respecter. Mais certains types d'automutilation sont moins sujets à
suivre des procédures rituelles. C'est le cas lorsque vous vous
arrachez les cheveux ou bien lorsque vous vous frappez, etc. Ces types
d'automutilation sont possibles sans l'usage d'objets (couteaux,
rasoirs, allumettes, etc.). Ils peuvent, par conséquent, être effectués
sans beaucoup de planification ni de réflexion.
L'environnement
Certaines
personnes se font mal uniquement dans des lieux bien précis. Pour la
majorité des personnes, il s'agit de la maison car cela offre
l'intimité et la solitude. Et puis, les sentiments d'isolement et de
solitude qui précèdent souvent un acte d'automutilation arrivent plus
naturellement lorsque l'on est seul. Cela explique que l'automutilation
est le plus souvent pratiquée chez soi.
Vous avez certainement un
endroit spécifique dans la maison ou vous pratiquez l'automutilation :
une chambre, la salle de bains... Il se peut également que vous
'décoriez' cet endroit de différentes manières : en ajoutant des
bougies, en fermant les rideaux, etc. Vous avez peut-être même un
moment particulier de la journée que vous choisissez pour vous faire
mal. Beaucoup de personnes s'automutilent le soir, parce qu'ils ont le
plus de chance d'être seuls, leurs autres techniques ayant échoué ou
n'étant plus assez efficaces.
Parce que l'automutilation fait
souvent ressurgir de précédents abus; si vous avez été abusé dans votre
passé (particulièrement, si vous avez été abusé de manière régulière)
vous pouvez vous engager dans des actes d'automutilation à la même
heure du jour, au même jour de la semaine ou à la même période de
l'année que l'abus que vous avez subi.
Les instruments
Il
se peut également que vous utilisiez des objets particuliers lorsque
vous vous faites du mal. Beaucoup de personnes n'utilisent qu'un seul
objet particulier pour se faire mal. Ils n'en utiliseront aucun autre,
même si leurs effets peuvent être les mêmes.
La procédure
Beaucoup
de personnes suivent des rituels lorsqu'elles se font mal. Préparer
l'environnement, aller chercher les instruments puis s'engager dans une
activité précédant l'acte constituent des éléments importants de ce
rituel. Vous pouvez même trouver les rituels que vous effectuez comme
étant aussi apaisant et satisfaisant que l'acte d'automutilation en
lui-même. Ou bien peut-être avez-vous besoin de ces rituels avant de
commencer à vous faire du mal. La nature exacte de ce rituel est
probablement très personnelle et unique.
Il y a souvent des rituels
qui suivent l'automutilation. Vous pouvez faire un bandage ou bien
soigner la blessure de la même manière à chaque fois que vous vous
automutilez. Vous pouvez également appliquer une pommade ou un
désinfectant après vous être fait mal ou bien encore prendre un bain,
peut-être même faire une photo ou pourquoi pas consigner l'évènement
dans un journal.
Comment évolue l'automutilation?
Les
gens qui s'automutilent commencent généralement par se couper avec un
couteau, une lame de rasoir ou tout objet tranchant. A partir de là,
certaines personnes essayent d'autres formes d'automutilation comme se
brûler, se frapper, etc. jusqu'à ce qu'ils trouvent leur méthode
préférée.
La pratique de l'automutilation atteint généralement
son paroxysme entre 20 et 25 ans. C'est souvent la période où de grands
changements surviennent dans la vie, et où de nouvelles responsabilités
ainsi que de nouveaux rôles produisent un grand stress chez l'individu.
Souvent, la pratique de l'automutilation décroît avec l'âge et la
plupart des gens arrêtent lorsqu'ils atteignent la trentaine.
Mais
n'oubliez pas : cela est l'évolution typique de l'automutilation.
Certaines personnes commencent à s'automutiler très jeunes et d'autres
beaucoup plus tard. D'autres continuent de s'automutiler après avoir
atteint la trentaine. L'expérience de chacun est différente.
Comment l'automutilation apparaît-elle?
L'origine
de l'automutilation est difficile à déterminer ou à comprendre. La
plupart des gens sont incapables de se souvenir où ils ont eu l'idée de
se blesser pour la première fois, ni même quand ils ont commencé à
s'automutiler. Mais quelques personnes s'automutilent suite à un
'apprentissage visuel' (processus dans lequel une personne apprend un
comportement en regardant quelqu'un d'autre le faire). Les chances pour
qu'une personne en voit une autre s'automutiler sont très faibles, mais
dans des lieux tels que des hôpitaux psychiatriques ou des prisons, les
probabilités augmentent. Cependant cela reste très minoritaire.
Qu'est-ce que l'automutilation?
L'automutilation
consiste à se blesser soi-même volontairement sans intention de se
donner la mort. C'est une manière de s'échapper d'un moment
émotionnellement difficile. Cette méthode aide certaines personnes à se
sentir temporairement mieux parce qu'elles ont un moyen d'exprimer
physiquement la souffrance qu'elles ont en elles et ainsi de relâcher
la tension qu'elles éprouvent. En d'autres termes, les personnes qui
s'automutilent produisent des changements chimiques dans leur corps qui
les conduisent à se sentir mieux et plus détendues. Cinq points
permettent d'identifier et de définir l'automutilation :
* L'automutilation est une blessure que l'on s'inflige à soi-même.
*
L'automutilation est uniquement pratiquée par soi-même. Si quelqu'un
vous fait quelque chose qui vous fait mal, cela n'est pas de
l'automutilation.
* Un acte d'automutilation doit comporter de la
violence physique. Se punir émotionnellement (se traiter de moins que
rien, penser qu'on est stupide, etc.) n'est pas de l'automutilation.
*
Un acte d'automutilation n'est pas fait avec l'intention de se donner
la mort. Les gens qui s'ouvrent les veines pour se tuer ne
s'automutilent pas, même s'ils se blessent.
* L'automutilation est faite intentionnellement, non accidentellement. Mais c'est bien dans l'intention de se faire mal.